Histoire du village

Foulques Nerra :

AU Xe siècle, Foulques III d’Anjou, dit Foulques Nerra (« le Noir ») se retrouva – à la mort de son père, à 17 ans – à la tête du comté d’Anjou, menacé de toutes parts. Il dût continuellement reconquérir ses positions et sécuriser les voies qui les reliaient. D’un tempérament de feu, impétueux et turbulent, Foulques Nerra fut capable du meilleur comme du pire ; personnage de légende, il est difficile de s’en faire une idée exacte.

Cependant, si l’Histoire nous a rapporté de terribles exactions, elle lui a attribué aussi de grandes qualités humaines, comme la fidélité, le courage, l’intelligence politique et stratégique.

Craignant les foudres de l’enfer, il a bravé les périls pour effectuer quatre pèlerinages à Jérusalem afin de racheter ses péchés.

Lorgnant vers Tours, cité de saint Martin, il préféra encercler la ville peu à peu en contrôlant ses accès jusqu’à ce qu’elle tombe. C’est pourquoi il fit consolider et aménager le vieux château de Semblançay, forteresse qui resta inviolée pendant tout son règne.

Toutes les bâtisses fortifiées de Foulques Nerra étaient distantes de moins de 30 kilomètres : ainsi était-il possible de relier un point à un autre dans la journée et, à l’arrivée, de livrer combat. Au nord de la Loire, Semblançay pouvait alors relier Langeais et ouvrait la porte vers la seigneurie du Mans en passant par Château-la-Vallière et Saint-Christophe. Au sud de Tours, le donjon de Montbazon complète le dispositif et interdit le gué de l’Indre à quiconque.

Jacques de Beaune :

Appartenant à l’une des meilleures familles de la bourgeoisie tourangelle, Jacques de Beaune prit la suite de son père, un des plus grands négociants sous Louis XI. Tout en exerçant la profession de banquier, il dirigea la grosse compagnie marchande « La boutique de l’Argenterie » important épiceries, drogueries et tissus. Parallèlement, il fut trésorier général d’Anne de Bretagne, elle-même successivement épouse des rois Charles VIII et Louis XII. Habile en affaires, épris des arts, mécène, il enchaîne réussites et titres : général du Languedoc puis du Languedoïl, surintendant des finances de Louise de Savoie, maire du nouveau roi François Ier, gouverneur et bailli de Touraine, puis surintendant général des finances du royaume de France en 1518. Il est l’un des mécènes de la Touraine du début du XVe siècle. Il se fait construire plusieurs châteaux dont le château de La Carte à Ballan-Miré et rénove le château de Semblançay et renforcé la sécurité en érigeant une seconde enceinte (dont les vestiges restants sont les deux tours) (lien interne vers page Patrimoine).

Jusqu’à sa disgrâce en 1524 – suite à ses différends avec la reine Louise de Savoie – et à sa pendaison au gibet de Montfaucon le 11 août 1527. Réhabilité par la suite par François 1^er et ses biens rendus à sa famille.

Focus sur le Blason de Jacques de Beaune :

(Légende photo :  Blason de Jacques De Beaune, gouverneur de Touraine et intendant des finances de François 1er.)

Ses caractéristiques sont sa couleur rouge, son chevron d’argent, symbole de solidité, accompagné de trois besants d’or. Le besant était une monnaie byzantine très répandue au temps des croisades.

Focus sur le Grand prix de 1923 (répertoire photos_GP) :

Organisé par l’Automobile Club de France, le Grand Prix de France de 1923 a eu au lieu au nord de Tours.

Le circuit, long d’environ 23 kilomètres, se déroulait principalement entre Semblançay et la Membrolle est entièrement ceinturé d’une palissade en bois.

Pour cet événement majeur, les routes sont refaites et la gare de Saint-Antoine-du-Rocher est agrandie pour accueillir des trains-hôtels en provenance de toute la France. Semblançay va connaître deux semaines d’effervescence durant l’été 1923 !

Tout commença par les motos. Trois catégories vont s’affronter : 250, 350 et 500 cm3. Les pilotes arrivent avec leurs engins par la route. Il y a des Peugeot, des Griffon, mais aussi des Norton et Douglas. C’est une course éprouvante pour les machines et les pilotes en raison de la chaleur et de la poussière qui sera responsable de beaucoup de casse mécanique. En 500 cm3, épreuve reine, c’est Whalley sur Douglas (ci-contre) qui l’emporte à la vitesse moyenne de 101 km/heure.

Puis vient le tour des voitures de tourisme. De la petite voiture légère au gros Torpédo, tout le monde court ensemble ! Les premiers tours se font voitures capotées. Pour les constructeurs, c’est un test pour prouver la qualité de leurs automobiles. En voiturette, c’est Lahms sur Mathis qui l’emporte alors que, en grosse cylindre, c’est Boillot sur Peugeot qui gagne.

Mais l’apothéose, ce fut le Grand Prix des voitures de sport, voitures spécialement conçues pour la course !

De grandes marques sont là : Bugatti, Voisin, toutes deux avec des autos aérodynamiques en « aile d’avion ». Mais aussi Fiat, Sunbeam, Delage et Rolland Pilain, la marque tourangelle, qui aligne trois huit-cylindres. Des milliers de spectateurs viennent en trains spéciaux ou en voitures, de toute l’Europe. C’était l’équivalent d’un grand prix de Formule 1 d’aujourd’hui.

La lutte sur la piste fut rude, avec de nombreux rebondissements. Finalement, c’est Sumbeam qui remporte l’épreuve avec,

au volant, Sir Seagrave (ci-contre, à la moyenne fabuleuse pour l’époque de 121,40 km/heure sur les 35 tours de la course, soit 799 km.